Au pouvoir depuis treize ans, Benjamin Netanyahou espère rester Premier ministre d’Israël, à l’issue des législatives anticipées de ce mardi 9 avril. À 69 ans, il est pourtant menacé d’une triple inculpation pour des faits de corruption. Il a donc fait de ce scrutin un référendum sur sa personne, à travers une violente campagne de dénigrement de ses adversaires. Les derniers sondages le donnent favori pour former une majorité. Explications.
Plus de six millions d’Israéliens sont appelés à se rendre aux urnes, ce mardi 9 avril, pour élire les 120 députés de la Knesset, le Parlement d’Israël.
Les quelque six millions d’Israéliens, appelés à voter ce mardi pour des législatives anticipées, donneraient au Likoud autour de 26 sièges. La droite de Benjamin « Bibi » Netanyahou, 69 ans, serait devancée par la coalition de centre-droit Blanc-Bleu, emmenée par l’ancien chef d’état-major Benny Gantz, 59 ans, à qui les sondages attribuent environ 30 sièges.
Sauf que la pratique politique veut que le président désigne Premier ministre celui qui a le plus de chance d’obtenir une majorité au Parlement. À ce jeu, Bibi, le magicien des alliances, au pouvoir depuis treize ans, tient la corde. Il n’aura aucun mal à reconduire sa coalition avec les partis religieux ultraorthodoxes, les représentants des colons et l’extrême droite nationaliste.
À l’inverse, la débandade du vieux Parti travailliste (qui passerait de 18 à 10 sièges) met du plomb dans l’aile au projet de Benny Gantz d’une alliance « anti-Bibi » avec le centre-gauche.
Il reste cependant des inconnues, qui pourraient compliquer la victoire que les sondeurs promettent à Netanyahou. Quel sera le score du Zehout de Moshe Feiglin, un nouveau parti improbable, qui a le vent en poupe avec son projet de légaliser le cannabis couplé à … l’annexion de Gaza et la Cisjordanie ! S’il cartonne, Zehout pourrait se retrouver en position de « faiseur de roi ».
Les politologues israéliens mettent aussi en garde contre la part significative d’électeurs indécis. Ils citent aussi le risque que certaines listes supposées s’allier au Likoud ne franchissent pas le seuil de 3,25 % des voix requis pour être représentées au Parlement.